Depuis ce jour, je ne reconnais plus ma vie,
Je ne vois plus, les paysages, que par ses yeux;
Soumis, mon esprit ne se voue qu'à ce qu'elle dit,
L'âme offerte dans le plus abyssal des aveux.
De l'amour, l'éclatante brume m'empêche de parler,
Les sons, longtemps retenus, se perdent aux quatre vents;
Ettouffées dans la douleur de mots étranglés,
S'écoulent, enfin, les larmes de mes anciens printemps.
Je vis avec la peur de ne savoir aimer,
D'omettre, dans ma folie, de combler ses envies,
Que ma tendresse, futile, puisse être, par elle, niée
Et qu'elle rejette, toujours, le présent de ma vie.
De son absence, les lueurs bannissent mes pensées
Et accentuent le trouble qui envahit mon coeur,
Par-delà les cimes perdues de mes vérités,
Tendrement, elle me guidera vers mon bonheur.
Mon corps, lentement, se meurt de trop la désirer,
Offrande abandonnée sur l'autel maléfique,
Comme lardée de coups de poignards désespérés,
Et semble rejoindre les limbes d'un destin onirique.
Au coeur de mes nuits, sa présence n'est que douceur
Et affole mes entrailles de la plus tendre violence
Qui absout, sereinement, l'ensemble de mes torpeurs,
En enfantant de rêves, jamais plus en partance.
KA'd