Chris
Sur un mur virginal, le premier rai solaire
Venait flatter, espiègle, les contours argentés
D’un tableautin abstrait, aux milles nuances diaprées ;
Evanescences unies aux regrets éphémères.
Sur l’ancien chevalet, dans un coin du boudoir,
Une batiste, secrètement, frémissait, impudique,
Sous les fragiles caresses du pinceau hypnotique
D’une artiste, aliénée par les doutes illusoires.
Ceint d’une aura mystique, parée de sa passion,
Elle esquissait, anxieuse, ses troubles et ses tourments
Et gravait, sur la toile, ses démons oppressants
Qui régnaient dans un monde d’utopiques déraisons.
Apaisée, elle puisait, dans chaque goutte de son sang,
Les reflets oniriques de sa vie solitaire
Et offrait, au destin, les teintes élémentaires
De ses frissons passés, perfides et indécents.
KA'd