Assis, face au front de mer,
Sur un rocher humide,
Le regard, perdu et mort,
Vers les rives incertaines
De l’autre existence,
J’abandonne mon esprit
Aux flammèches de la nuit
Qui me guident, irrémédiablement,
Vers une destinée, trop longtemps, niée.
De sang, s’écoulent sur mes joues,
Les larmes d’un passé obscur
Contenant les prémices hypothétiques
De ces cauchemars récurrents
N’ayant de cesse de coloniser mon âme
Qui n’est plus que délabrement obsessionnel.
A mes pieds, suintant de mes poignets,
Quelques gouttes colorent, la roche granitique,
De reflets ocre et parent d’un voile ténébreux
Les secondes sans relief de cette ultime journée.
Sous la lueur morbide des étoiles éphémères,
Ma dépouille s’offre à l’océan infini qui aspire,
Sans remords, les reliquats du destin d’un enfant
Dont l’unique faute était d’avoir refusé de vivre.
KA'd